Activité théâtre et bégaiement le jour du débat présidentiel tour 2
Carole, comédienne amateur et bègue, et oui ce n’est pas antinomique, nous avait sélectionné quatre ou cinq saynètes, pour deux comédiens chacune, qu’elle avait imprimées.
Nous n’étions que 6, un bon chiffre pair rendant possible de jouer plusieurs fois chacun les sketches, en inversant les rôles intéressant, de voir comment les uns et les autres interprètent les mêmes mots, les mêmes scènes. Rire et bonne humeur assurés. Et surtout,
pratique langagière, prononciation de mots imposés, pas possible d’improviser ou d’inter changer le vocabulaire : en voilà un piège pour les bègues évidents, cachés, cloniques, toniques (ça se dit encore, ça ?) et tous les autres.
En tout cas pour les six représentants que nous étions des 1 % de la population concernée par le bégaiement, très bonne expérience, du moins en ce qui me concerne, mais je crois que tout le monde était content (pardon de ne pas me souvenir des noms de famille de chacun, ils se reconnaîtront).Si Carole a déjà des années de cours de théâtre à son actif, et si Martine et Alain ont joué avec succès par deux fois déjà la pièce de leur création il y a quelques années
http://www.selfhelp-begaiement.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=69&Itemid=70 lors de deux colloques, avec succès, pour François Nourrissier (quoique, cet homme de lettres caché…), Isabelle et moi-même
par contre c’était une première. Je me trompe ?
Après les tâtonnements du début, auxquelles des mises en place judicieuses (important de connaître le « pitch » de la pièce, sinon, comment dire et faire comprendre ?) ont remédié, foin des balbutiements et hésitations prenant le pas sur la vie des textes, nous avons tous pris au fur et à mesure du poil de la bête, et nous sommes pris au « jeu ». De vrais acteurs, vous-dis je !
- Les scènes :
– un graphologue essaie de faire comprendre à une jeune fille un peu «gourde » que l’écriture de son fiancé dans sa dernière lettre d’amour révèle autre chose que les sentiments amoureux qu’elle voudrait y voir (noms d’oiseau)
– une scène de ménage dans la cuisine : le mari se plaint de la soupe froide, et la femme laisse brûler le lapin, (on a failli en venir aux mains)
– deux vieux partenaires de cirque s’envoient des vérités malséantes : costumes ringards, chute du trapèze, singe fil de féerise malencontreusement décédé (un vrai drame)
– quoi d’autre ? la mémoire me fait défaut (mauvais pour un comédien, ça)
– et last but not least, la création de Carole herself, une hilarante émission de radio avec Isabelle Autissier encombrée d’un amoureux qui intervient en direct au téléphone sur l’antenne.
Voilà ! On n’a pas parlé vraiment bégaiement, mais on a travaillé sur notre bégaiement, et on a dédramatisé le fait de s’exprimer en public. Au théâtre, il faut se faire comprendre oralement (d’ailleurs, le mime Marceau est mort)
– sinon, c’est de la danse. Faire passer le message, quoi. En s’amusant, réfléchissant, communiquant, et deux par deux, dans le blanc des yeux, avec quand même un œil sur le texte. Cette initiative est à reprendre.
Pour la séance prochaine, le 30/05/2012 (mon anniversaire C’est la fête entre nous soit dit : contente de fêter ça avec vous !!!), restons dans le même ordre d’idées, mais dans l’exercice du monologue, je vous propose de choisir chacun un sketch court d’un humoriste de votre goût (Coluche, Florence Foresti, Valérie Lemercier, Gad Elmaleh, Elie Seimoun, Elie Kakou, Sarkozy, Hollande – pas de jaloux), et de venir l’interpréter (imprimez le, ou faites le moi passer si vous n’avez pas d’imprimante).Aussi, possibilité d’apporter (j’en prendrais quelques unes) des textes de chansons hyperconnues (Ne me quitte pas, La Bonne du curé, Que je t’aime…) : enfin, des fleurons, quoi. Et de les « parler », avec des styles imposés par petit papier tiré au sort. « J’voudrais bien mais j’peux point », en tragique, pourquoi pas. Enfin, si toutes ces gaudrioles vous siéent. Histoire de papoter en coeur, en chœur, en bonne humeur, et pour faire la nique au bégaiement.
Vive le théâtre, même si un poil massacré (Molière et Racine se sont paraît-il retourné dans leurs tombes, Shakespeare aussi mais Jean Lefèvre était content. Noooon, je rigole, c’était drôlement bien).