Parler du bégaiement en toute convivialité

Parler sur paris en groupe du bégaiement en toute liberté

Parler du bégaiement en toute convivialité

27 novembre 2015 Réunion bégaiement 0

Quatre ans de self-help bégaiement, cela vous redonne la parole, non ? A vous voulez des précisions, peut être ?

Et c’est parti pour un résumé …

Novembre 2011, un soir d’automne, j’arrive dans l’immeuble du Self-help Paris, je suis accueillie par une flopée de brochures! Le gardien m’invite à descendre en salle verte, TOC-TOC ! C’est la mère Carole qui débarque ! Bonsoir, je m’appelle carole, c’est bien le sssssself-help de Paris ?

Le responsable de l’Association est là avec un autre participant, son verdict : elle est des nôtres, celle là, on la prend ! Oui, bienvenue au Self-help de Paris! Et ainsi, j’ai fait mon entrée.

J’ai tout de suite remarqué la convivialité de ces réunions, où chacun peut parler librement d’un ou plusieurs sujets sans être interrompu. J’ai pu présenter mon ile préférée, une autre fois, j’ai apporté mon violon et joué un exercice de ma partition. Egalement, j’ai lu des petits textes rédigés par mes soins.

Personnellement, je suis satisfaite du Self-help parce qu’il m’a ouvert une voie, c’est d’oser parler à des personnes que je ne connais pas et de répondre au téléphone sur mon lieu de travail. Avant, cela n’était pas possible. Bien sur, j’ai encore du chemin à faire, parce que je suis confrontée, quelque fois, à des situations difficiles où j’ai en face de moi quelqu’un qui parle plus fort que moi ou qui me coupe la parole. La différence est là avec les non bègues et je pense que si l’on a la conviction d’intéresser son interlocuteur non bègue, on peut arriver à parler sans bégayer, ce que je fait au téléphone dans mon travail, par contre, si l’on arrive pas à surmonter cet obstacle, cela peut devenir un frein à notre parole et nous dévaloriser.

Une année, j’ai participé à la Journée Mondiale du Bégaiement et je l’ai apprécié. D’abord la présentation et les diapositives présentées par les thérapeutes puis lorsque le responsable du Self-help m’a proposé d’apporter mon témoignage au public, oupche ! Me dis-je… De la théorie, je passe à la pratique ! Mais voyant que les autres participants s’étaient déjà exprimés, je me suis rappelée le temps où je jouais au théâtre, je dois réussir à parler devant le public, donc, j’ai sorti la grande voile et je suis partie affronter, non pas les quarantièmes rugissants, ni les cinquantièmes hurlants, mais la centaine de personnes présentes ! J’ai réussi mon examen de passage. C’était la première fois que je parlais devant autant de personnes, tout le monde me regardait. Cela fait un drôle d’effet, mais je pense avoir intéressé le public, même si cela a duré une minute. Le lendemain, j’étais contente d’annoncer cette réussite à ma chef de service.

La prestation de notre ami, gagnant d’une émission à la télévision en chantant, est tout à fait remarquable, il lui a fallu beaucoup d’énergie et de courage pour y parvenir, ce qui prouve bien que notre handicap n’est pas insurmontable, surtout avec un micro et des caméras qui ne laissent rien passés. Parallèlement à ceci, j’observe qu’il y a maintenant de plus en plus de personnes handicapées physiques qui participent à des expéditions à caractère sportif (escalade de montagnes, courses à la voile, pilotage d’avion, parachutisme, traversée à la nage, de région polaire à pied, cyclisme). En associant, volonté, courage, motivation et entrainement, on arrive à s’adapter.

Je continue à participer aux réunions du Self-help Paris avec beaucoup d’enthousiasme où la convivialité prend une large place.