M : du muet au sonore
Le film commence par une vrai réunion de self help groupe Bégaiement puis, entourée de paroles bègues, une fille lutte contre son silence. Un vaste hangar. Un homme fait rugir le moteur de sa voiture et roule
vers un mur. L’homme demande son chemin à la fille.
Elle ne lui parle pas mais le guide à l’aide d’un plan visuel. Les deux personnes vont ensuite faire bataille commune, parfois dans leurs coins mais toujours tournées vers l’autre, et vont tenter d’émanciper leurs deux voix face au mot. Le mot, Lila ne le prononce pas mais l’exacerbe à l’écrit. Le mot, Mo ne le lit pas mais l’exacerbe à l’oral. Tout autour d’eux, un tonnerre de mots gronde et les ramène à leurs solitudes respectives.
Lila est priée de faire sortir oralement tout ce qu’elle écrit pour pouvoir accéder aux hautes études, portes de la reconnaissance intellectuelle. Mo est prié de savoir lire pour répondre aux besoins du restaurant qui l’emploie, et pour ne pas avoir affaire aux jugements condescendants. Mais leur rencontre donne naissance à une nouvelle voix.
Leur frénésie et leur poésie trouvent enfin un espace commun, hors du bruit environnant qui tendait à les exploiter ou les réduire au silence. Après leurs mutismes, leurs voix commencent enfin à bégayer.
Reportage sur France 3 du film « M » de Sara Forestier le 14 novembre
France 3 – Le groupe Self help Paris Bégaiement avec Sara Forestier lors du tournage
de gauche à droite : Yannis, Alain Paute, Sara Forestier, Tarek Khallouf et Sophie Schmitt
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