Abdoulaye

Je m'appelle Abdoulaye GUINDO, je suis malien vivant en France et je begaie depuis toujours. Selon les parents, j'ai commencé à begayer après le décès de mon père quand j'avais un peu moins de 2 ans. Parait-il que je formulais déjà quelques mots (pas forcément sensé) avant cet évènement et puis j'avais arreté ce "bidouillage des mots" durant une période d'environ 1 mois après cet évènement et lorsque j'ai recommencé à formuler les mots, je bloquais. C'est un peu la génèse du trouble qui m'a finalement suivi jusqu'ici, c'est pour dire que ça commencé trop tôt chez moi. Avant 2010, je n'avais jamais eu l'occasion de consulter un professionnel (orthophonistes, psycologues, etc..) concernant le begaiement parce que le sujet est tellement taboue qu'on n'en parle tout simplement pas. Le bègue est souvent laissé à son sort face à ce "monstre" avec de méchants clichés.

Arrivé en France, j'ai eu quelques séances d'orthophonie à Marseille et à Avignon (2010-2012) qui m'ont aidé beaucoup à accepter mon begaiement et ensuite j'avais arreté la "traque" de la fluidité et faire du begaiement un élément de moi. Après ma soutenance de thèse avec succès en novembre 2019, je me suis dis "une nouvelle page de ma vie commence" et j'ai repris contact avec l'APB et j'ai retrouvé Alain et le Self-Help. Sur le plan universitaire et professionnel, je n'ai pas trop senti le poids du begaiement parce que j'ai toujours été "bon étudiant", j'ai soutenu 2 masters et un PhD où j'ai vraiment moins begayé, je ne sais ni pourquoi ni comment ? peut-être parce que là, on se prépare à l'avance? Personnellement, c'est surtout socialement que le begaiement me fatigue, et et encore plus dans ma langue maternelle, c'est paradoxal, non ?

S'il nous arrive parfois de parler de façon fluide, c'est qu'on peut arreter de begayer, il faudra qu'on y travaille sérieusement en identifiant le bout par lequel il faut commencer (hypnose, lecture à haute voix, exercice physique, orthophonie, etc..).

Bon courage à tous et à toutes